Mais bordel, je suis qui moi ???

 

Je me rappelle avoir été une enfant particulièrement gaie, à rigoler souvent. Tout en étant toujours très angoissée à l’idée de faire mal les choses, d’avoir de mauvaises notes, et là c’était la cata, une sorte de fin du monde…. Mais socialement parlant, j’étais la bonne copine, avec qui on se poile, dans la bienveillance bien sûr. Je n’ai jamais eu d’ennemi, j’etais invitée à toutes les booms.

J’adorais le côté mystique des choses, j’ai toujours cru d’ailleurs que j’avais des pouvoirs magiques, des dons mystérieux. J’aimais la nuit, les étoiles, la lune, les vampires….

J’avais des « passions ».

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Pendant mon anorexie, j’avais des obsessions, qui ont consumé ma vie et m’ont consumé moi. Je suis devenue l’ombre de moi-même, aigrie par la faim, isolée des fêtes par peur de manger…. Et ce pendant plus d’une décénnie…

Ca vous change une femme : plus le temps pour faire autre chose que mon sport, ma vie pro et compter combien de calories je devais manger…

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Pourquoi je parle de ça ? Et bien parce que c’est un vrai sujet en période de rémission d’anorexie : on retrouve la santé, l’energie, de la cohérence mentale….. mais on ne se retrouve pas.

C’est bizarre même à écrire, parce qu’on ne sait plus qui on est une fois qu’on a perdu le statut de cette femme rachitique, malade, chiante et pas sympa. Ca ne fait pas envie, certes, mais c’est tout ce qu’on avait pendant si longtemps, ce à quoi on s’est accroché.

Du coup, même par rapport aux autres un changement s’opère, généralement très positif parce qu’on est plus ouvert, plus accessible et souriant. Mais quand on a du temps libre, que faire ? Je n’ai jamais été manuelle et artistique…. Et on doit encore lutter contre ces envies de bouger, d’être dans le « faire »….

Ma chance, c’est d’avoir lu énormément de livres sur le développement personne, surtout en anglais d’ailleurs, sur le pouvoir de l’esprit, du subconscient,…. Je sais que de toute façon, quel que soit l’individu, chacun s’identifie à son ego, alors même qu’on est tous conscience infinie…

Ok, mais dans la vie de tous les jours, ça ne nous aide pas des masses !!

Cependant, comme tout est bien fait, tout se remet en place en temps et en heure. Il faut juste de la patience, affronter ses bas (parce qu’il y en a encore pendant la rémission) et être confiant.

EN fait, il ne faut pas se poser de questions, continuer à manger et faire confiance. Aujourd’hui, je me surprends par mes rires spontanés, par mes envies et mes non envies (comme le sport, plus envie), je me laisse guider par mes aspirations profondes, je me laisse plus guider que par mon cerveau, mais par cet élan interieur.

Je ne cherche plus, je suis, je vis.

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